Il n’y a pas de décor. Juste quatre pupitres derrière lesquels deux actrices et deux acteurs interprètent les personnages. Plutôt, ils donnent lecture de passages du roman où transparaît la vérité des personnages. L’adaptation fait l’économie des personnages secondaires et des descriptions, ce qui permet de faire tenir le récit en 10 épisodes d’environ 25 minutes chacun. La représentation portait sur les trois premiers.

L’action se situe dans les années 1850, dans la campagne normande. Emma est fille de paysans mais a reçu une éducation bourgeoise. A peine sortie du couvent, elle rencontre Charles Bovary, un jeune médecin de campagne, veuf de fraîche date. Ils se plaisent, se marient. L’ironie implacable du texte ne laisse planer aucun espoir quant à un possible bonheur dans le couple. Emma est belle. Son aspiration à une vie brillante et romanesque s’oppose à la médiocrité de son mari, un homme attelé à sa tâche quotidienne, sans ambition ni imagination, et dont la conversation est « plate comme un trottoir de rue ».

Une réception donnée au château voisin va agir comme un catalyseur. Emma, très en beauté ce soir-là, retient l’attention des messieurs de la bonne société. Elle se grise de musique et de danse, papillonne dans cette lumière trop vive jusqu’au vertige. Par la suite, le souvenir de ce monde à peine entrevu, fait d’élégance, de luxe et de gestes chevaleresques, la hante. Sa vie avec Charles lui en paraît d’autant plus terne et insignifiante. Faut-il continuer à vivre ainsi ? Le drame est noué, le destin d’Emma peut s’accomplir…

Ainsi se termine la première "saison" de Feuilleton Bovary. Suivant les lois du genre, on quitte les personnages en plein suspens. Le parti pris fonctionne à fond, on a envie de connaître la suite sans tarder. Heureusement, elle est disponible en podcast sur le site du Théâtre de Lorient…